Aujourd’hui voudrais vous parler de mon amour pour le sorgho. D’aussi loin que je me souvienne, ma grand-mère maternelle, pour notre petit déjeuner, nous proposait de choisir entre la patate douce (ikijumba) et le tarot (amateke), pour accompagner bien sûr des haricots (ibishyimbo) frais ou secs. Comme boisson, nous avions le choix entre le lait caillé (ikivuguto) et la bouillie de sorgho (igikoma), frais ou sec.
Je n’ai jamais supporté le lait caillé (je dois sans doute être la seule rwandaise sur terre qui déteste le lait 🤣), mais en revanche j’étais fan de la bouillie de sorgho, surtout celle préparée avec du sorgho frais. Mais comme beaucoup d’entre nous, j’ai fini par céder à l’appel du capitalisme et de l’industrie alimentaire qui à coup de marketing ont réussi à me convaincre que le petit déjeuner de type occidental était le meilleur. Ils ont réussi à me convaincre et moi j’ai réussi à convaincre mon cerveau que je devais absolument prendre trois repas et deux goûters par jour, pleins de sucre (croissant, pain au chocolat etc…) même si je sentais au fond moi que je n’étais pas obligée de manger quand je n’avais pas faim, que j’avais le droit d’écouter avant tout mon corps qui est content quand le premier repas que je prends dans la journée est salé.
Mais revenons au sorgho. C’est vraiment plus tard que je me suis intéressée aux bienfaits de cette graine consommée beaucoup en Afrique surtout sous forme de bouillie ou de boule de sorgho au Rwanda. Cependant, je ne voulais plus le consommer de cette façon, je voulais vraiment le consommer en bouillie car c’est quand même super bon avec du sucre et du lait en poudre. Alors j’ai fait une expérience, j’ai trempé mes graines de sorgho trois jours en changeant l’eau, histoire de créer une sorte de germination. Ensuite, je l’ai fait cuire comme du riz ou du quinoa. Ensuite, je l’ai préparé en salade. C’était vraiment trop bon. Malheureusement le sorgho tend à disparaître pour laisser place au maïs, dont la culture a réussi à être imposée car elle donne plus de rendement, ce qui est argument convaincant pour les agriculteurs qui sont dans le besoin et veulent gagner de l’argent pour faire face aux difficultés infinies qu’ils rencontrent.
L’autre problème principal c’est que les semences originales de graines de sorgho ont disparues du marché et comme par hasard, une fois plantées, les semences actuelles donnent des graines de sorgho qui sont tellement petites à la récolte, que cela décourage de plus en plus les agriculteurs. Je trouve ça bien dommage.
Et vous est-ce que vous avez déjà goûté à la bouillie de sorgho et qu’est-ce que vous en avez pensé ?